Un rendement mensuel de 6 % peut-il vraiment être viable?
Le paysage des rendements
Dans le monde de l’investissement, chaque promesse de rendement cache un prix : en argent, en temps, en risque ou en expertise.
Prenez le livret d’épargne. Il offre un accès immédiat et un risque quasi nul, mais dans la plupart des pays développés, il ne dépasse guère l’inflation, autour de 0,5% à 1% par an. C’est sûr, simple, liquide, mais très peu ambitieux en matière de création de richesse réelle.
En montant dans l’échelle du risque, on tombe sur les obligations d’État. Ces instruments sont relativement stables et garantis par les gouvernements, mais leurs rendements sont modestes, typiquement autour de 2% à 3% par an, et soumis à des forces macroéconomiques comme l’inflation et les taux d’intérêt. Leur sécurité a souvent un coût en flexibilité : le prix des obligations varie à l’inverse des taux, et leur liquidité peut être limitée sur les longues durées. Dans la même catégorie, certains produits d’assurance vie à capital garanti ou à participation, comme on en trouve dans de nombreux pays développés, proposent des rendements "garantis" ou "semi-garantis", souvent dans la fourchette de 1% à 3%. Ils sont conçus pour préserver le capital, parfois avec des avantages fiscaux, mais génèrent rarement une vraie croissance nette après frais et inflation.
Les actions offrent plus de potentiel, en moyenne, les indices larges comme le S&P 500 génèrent 7% à 10% par an sur le long terme. Mais il faut faire preuve de patience et de résilience. Il faut encaisser des drawdowns importants, des marchés baissiers, des publications de résultats volatiles, et des cycles politiques qui peuvent bouleverser des secteurs entiers. L’investissement passif permet de lisser un peu ces effets, mais la volatilité reste forte, et il faut souvent compter 5 à 10 ans pour voir les rendements escomptés.
Actifs réels et illiquidité
L’immobilier est un autre classique : acheter un bien à louer, gérer les locataires et l’entretien, et vous pouvez espérer un rendement net de 5% à 8% par an en tenant compte de l’effet de levier et des avantages fiscaux. Mais côté liquidité ? Oubliez, vous êtes bloqué jusqu’à la revente. Le private equity et le venture capital promettent des multiples impressionnants, mais exigent des tickets à sept chiffres et des blocages de cinq à dix ans, sans parler des fondateurs qui ne trouvent jamais de second tour. Même les objets de collection, art, voitures anciennes, cartes de baseball, peuvent exploser en valeur, mais nécessitent une expertise de niche, une sélection rigoureuse, et une patience extrême.
L’élite : hedge funds et trading firms
Au sommet de la pyramide de performance se trouvent les hedge funds et les proprietary trading firms. Ces institutions affichent souvent des rendements à deux chiffres, grâce à des talents d’élite, une infrastructure de pointe, un accès privilégié aux marchés, et une puissance de recherche avancée. Dans le monde quant en particulier, certains traders et chercheurs sont rémunérés plus d’un demi-million de dollars par an pour développer et affiner des modèles visant à capter de l’alpha sur des marchés ultra compétitifs. Mais l’accès est ultra restreint : les investissements minimums commencent à 1 million de dollars, et beaucoup d’acteurs ne fonctionnent que sur invitation ou exigent une accréditation. Même dans ce cas, les fonds imposent souvent des blocages longs et des stratégies peu transparentes. Pour un particulier lambda, c’est pratiquement inaccessible. Ce monde est réservé aux clients HNWI des banques privées et du wealth management.
Le trading individuel : la réalité brutale
Ensuite, il y a le trading actif : forex, commodities, options, voire crypto. Sur le papier, ces marchés débordent d’opportunités, l’effet de levier booste les gains, et les horaires 24/7 permettent de capter chaque mouvement. En pratique, la majorité des traders particuliers perdent de l’argent ; les études montrent que 80 à 90% sont en perte à long terme. Les montagnes russes émotionnelles, les changements de régime de marché, et les coûts cachés d’exécution transforment souvent les "gains faciles" en leçons douloureuses. C’est encore plus vrai dans les environnements très volatils comme les cryptos, où les swings sont extrêmes et imprévisibles. Pour un particulier, la seule chance d’être régulièrement profitable est d’en faire un métier à plein temps, consacrer des années à maîtriser la gestion du risque, la construction de stratégie, et la discipline psychologique. C’est une courbe d’apprentissage longue et raide, sans raccourcis, ni garanties.
Les compromis derrière les rendements élevés
Conclusion ? Plus vous visez haut, plus il y a de sacrifices : temps passé devant les écrans, capital bloqué, expertise requise, ou tolérance au stress. Quand on entend "6% par mois", le réflexe naturel est de lever un sourcil, et à juste titre. Ce rythme de rendement annualisé dépasse les 100%, bien au-dessus des benchmarks traditionnels. Mais avant de rejeter l’idée comme un fantasme, il vaut mieux comprendre d’où peuvent réellement venir ces chiffres, et s’ils reposent sur une mécanique fiable ou juste du storytelling.
D’où vient ce chiffre ?
Quand les gens entendent "6% par mois", la première réaction est souvent le scepticisme. Et c’est sain, dans une industrie remplie de promesses irréalistes, il faut garder la tête froide.
Mais 6%, ce n’est pas un chiffre magique sorti de nulle part. C’est un objectif basé sur des résultats live et des backtests rigoureux. Il reflète ce qu’un système bien structuré peut générer, sans tomber dans la spéculation brute.
Pourquoi c’est possible, et pourquoi c’est rare
TaaS repose sur des systèmes algorithmiques qui s’appuient sur des règles, des statistiques, et de l’automatisation, pas sur des intuitions. Ces systèmes visent à détecter des opportunités court terme tout en gérant le risque avec précision. C’est ainsi que de petits gains peuvent s’accumuler au fil du temps.
Cela dit, aucune stratégie ne produit des gains linéaires. Il y aura des mois négatifs. Le chiffre de 6% est une moyenne, pas une garantie. Les marchés bougent. Les conditions changent. Mais l’objectif reste toujours le même : protéger le downside et laisser les probabilités jouer leur rôle dans la durée.
Conclusion : Est-ce durable ?
Alors, 6% par mois, est-ce viable? Oui, mais seulement dans des conditions bien précises et exigeantes. Ce type de rendement nécessite une approche rigoureuse, structurée, souvent automatisée, avec une gestion stricte du risque et des exécutions rapides. Ce n’est pas de la magie, mais ce n’est pas non plus accessible au commun des mortels. Un rendement régulier de 6% mensuel, c’est soit le fruit d’un business ultra optimisé à forte marge, soit d’activités comme le market making ou le trading algorithmique performant. Ce niveau de performance n’existe pas pour le particulier moyen. Les seules autres options qui s’en approchent, venture capital, private equity, ou stock-picking/tokens à haut risque, sont tellement volatiles qu’on ne peut raisonnablement pas parler de viabilité.
En bref, oui, c’est possible, il existe des moyens qui y parviennent ; mais extrêmement rare, et réservé à ceux qui ont l’accès, les bons outils, et la discipline pour le faire fonctionner.
Et vous venez d’en trouver un.